La Grèce terre d’accueil, terre d’exil, terre d'émigration (XIXe-XXIe siècles) : migrations, discours, représentations et pratiques  XXVIe Congrès des néo-hellénistes des universités francophones, Strasbourg, 22-24 septembre 2021

Le congrès biennal des néo-hellénistes francophones se tiendra du 24 au 25 septembre 2020 à l’Université de Strasbourg. Il vise à rassembler des chercheurs dans tous les domaines des SHS.

Argumentaire

Pendant les deux dernières décennies, l’Europe a connu d’importants flux et déplacements de populations. La « crise » actuelle des réfugiés – couplée d’une crise de l’économie, de l’Etat-nation, de l’Union européenne et de la montée de la xénophobie, attestée par la présence de partis d’extrême droite dans divers parlements européens – défie politiciens, chercheurs et société civile. L’idée d’un passage quasi linéaire d’une culture d’origine à une culture d’arrivée au travers de l’assimilation, idée développée pour approcher les migrations industrielles vers l’Europe occidentale au début du XXe siècle et dans le contexte de la reconstruction au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, est progressivement abandonnée. Les approches simplistes des tracés unidirectionnels de migrations ont progressivement laissé leur place aux théories qui s’efforcent à atteindre les processus complexes et entrelacés d’identification qui résultent des trajectoires variées et des réseaux transnationaux, mais aussi les processus qui mènent à l’isolement des personnes, des groupes et/ou des pratiques culturelles.

La Grèce se trouve, en raison de sa position géographique et de la législation européenne en vigueur en matière d’asile, au centre de la crise actuelle des réfugiés. La sédentarisation d’un grand nombre de migrants et réfugiés confirme la transformation du pays, entamée dès les années 1970, mais surtout après la chute des régimes communistes, en terre d’accueil. Longtemps considérée comme une terre d’exil, ayant attiré l’intérêt scientifique pour sa diaspora importante au long des XIXe et XXe siècles, la Grèce entre au XXIe siècle avec une partie de sa population quittant le pays en raison de la crise économique et une augmentation de sa population suite aux flux migratoires importants dans son territoire en raison de la situation politique en Orient.

Le XXVIe Congrès des néo-hellénistes francophones propose de se pencher sur cette réalité et de faire dialoguer différentes approches sur la diaspora grecque et les migrations en Grèce moderne, ainsi que sur les narrations et les modes de perception de personnes concernées par ces mobilités, dans une perspective historique ou contemporaine. Les participants sont invités à échanger sur leurs recherches et expériences de terrain autour des thèmes suivants (liste non exhaustive) :

  • les narrations des expériences de migrations et les processus d’intégration, de discrimination, de racisme, de xénophobie ; les obstacles et défis rencontrés, les stratégies de négociation et la résilience des personnes migrantes ;
  • les (re-)configurations du rapport à l’espace et au temps, du rapport à l’autre, de l’identification et de la mémoire des personnes, tant de celles qui se sont déplacées que de la société locale où elles se sont implantées ;
  • les représentations de l’expérience migratoire et de la patrie dans l’art, la fiction et ailleurs ;
  • la construction de l’identité et les représentations de la langue grecque et leur évolution dans des espaces multiculturels historiques et nouveaux ;
  • les multiples ressources linguistiques et culturelles et leur négociation et mise en œuvre dans une perspective de construction identitaire ;
  • les pratiques culturelles, langagières et artistiques des populations ainsi que les pratiques qui résultent de la rencontre interculturelle ;
  • les sociétés locales : xénophobie ou solidarité ? Attitudes et représentations, réseaux d’aide humanitaire et leur impact sur la vie sociale ;
  • la mise en discours de la migration dans les médias ;
  • les politiques d’accueil pour les migrants en Grèce ; les enjeux, les problèmes, les opportunités et les issues possibles ;
  • les pratiques éducatives liées aux publics issus de la migration menées par des acteurs formels et informels en Grèce ;
  • les espaces transnationaux tissés des réseaux et les stratégies individuelles ;
  • les Grecs installés en dehors de la Grèce, leurs trajectoires de migration, les pratiques éducatives destinées à leurs enfants, leurs stratégies d’adaptation au lieu d’accueil ; la prise en compte de mobilités récentes ;
  • les politiques de retour et les discours étatiques sur les Grecs de l’étranger ;
  • réseaux Grèce – diaspora et des migrants en Grèce : économiques, scientifiques, culturels et religieux ;
  • termes, notions, classifications, approches : à travers le cas grec, poser les nouveaux défis épistémologiques et méthodologiques dans la recherche sur les représentations et la mise en discours de la migration.

Le Congrès privilégie l’interdisciplinarité et invite des chercheurs confirmés et des jeunes chercheurs de différentes disciplines (littérature, linguistique, histoire, anthropologie, sciences politiques, sociologie, sciences de l’éducation, analyse littéraire, études culturelles…) à proposer une communication.

 

Soumission des propositions

Les propositions de communication, en langue française, grecque ou anglaise, doivent être envoyées par courriel à mzerva[at]unistra.fr et à jacoberg[at]unistra.fr avant le 15 décembre 2019. Elles comporteront le titre, un résumé (500 mots maximum), cinq mots-clés, une brève notice bio-bibliographique et les informations de contact des auteurs. Les résumés seront examinés de façon anonyme par le comité scientifique. Les auteurs seront informés de la sélection des propositions par courriel à la mi-mars 2020.

 

Langues du colloque

  • Français, anglais, grec 

 

Contact

 

Lieu

  • MISHA, Strasbourg

 

Comité d’organisation

  • Irini Tsamadou-Jacoberger
  • Maria Zerva

 

Comité scientifique

  • Panagiota Anagnostou (Ecole française d'Athènes)
  • Méropi Anastasiadou (INALCO)
  • Georges Androulakis (Université de Thessalie)
  • Argiris Archakis (Université de Patras)
  • Constantin Bobas (Université de Lille)
  • Aspasia Chatzidaki (Université de Crète)
  • Christine Hélot (Université de Strasbourg)
  • Smaïn Laacher (Université de Strasbourg)
  • Vally Lytra (Goldsmiths University)
  • Pierre Sintès (Université Aix-Marseille)
  • Lida Stergiou (Université d’Ioannina)
  • Irini Tsamadou-Jacoberger (Université de Strasbourg)
  • Sophie Vassilaki (INALCO)
  • Maria Zerva (Université de Strasbourg)

 

Greece, land of exile, land of reception, land of emigration (19th-21st centuries): migrations, discourses, representations and practices  XXVIth Congress of Neo-Hellenists of French-speaking Universities - Strasbourg, 22-24 September 2021

The biennial congress of French-speaking neo-hellenists will be held from 24 to 25 September 2020 at the University of Strasbourg. It aims to bring together researchers in all areas of the humanities and social sciences.

Rationale

Over the last two decades, Europe has experienced significant population flows and displacements. The current refugee "crisis" - coupled with a crisis in the economy, the nation-state, the European Union and the rise of xenophobia, as evidenced by the presence of far-right parties in various European parliaments - challenges politicians, researchers and civil society. The idea of an almost linear transition from a culture of origin to a culture of arrival through assimilation, an idea developed to approach industrial migration in Western Europe at the beginning of the 20th century and in the context of reconstruction after the Second World War, is gradually being abandoned. Simplistic approaches to unidirectional migration patterns have gradually given way to theories that seek to achieve the complex and intertwined processes of identification that result from varied trajectories and transnational networks, but also processes that lead to the isolation of individuals, groups and/or cultural practices.

Greece is at the center of the current refugee crisis due to its geographical position and current European asylum legislation. The sedentarization of a large number of migrants and refugees confirms the country's transformation, which began in the 1970s, but especially after the fall of the communist states, into a host country. Long considered a land of exile, having attracted scientific interest for its important diaspora throughout the 19th and 20th centuries, Greece enters the 21st century with part of its population leaving the country due to the economic crisis and an increase in its population due to the significant migratory flows into its territory due to the political situation in the East.

The XXVIth Congress of French-speaking Neo-Hellenists proposes to examine this reality and to engage in a dialogue on different approaches to the Greek diaspora and migration in modern Greece, as well as on the narratives and ways of perceiving people affected by these mobilities, from a historical or contemporary perspective. Participants are invited to share their research and field experiences around the following themes (non-exhaustive list):

  • narratives of migration experiences and processes of integration, discrimination, racism, xenophobia; obstacles and challenges encountered, negotiation strategies and the resilience of migrant people;
  • the (re)configurations of the relationship to space and time, to the Other, of the identification and memory of people, both of those who have moved and of the local society in which they have settled;
  • representations of the migratory experience and the homeland in art, fiction and elsewhere;
  • the construction of identity and representations of the Greek language and their evolution in ancient and new multicultural spaces;
  • the multiple linguistic and cultural resources and their negotiation and implementation from a perspective of identity construction;
  • the cultural, linguistic and artistic practices of the populations as well as the practices that result from the intercultural encounter;
  • local societies: xenophobia or solidarity? Attitudes and representations, humanitarian aid networks and their impact on social life;
  • the discourse of migration in the media;
  • reception policies for migrants in Greece; issues, problems, opportunities and possible outcomes;
  • educational practices related to migrant audiences carried out by formal and informal actors in Greece;
  • the transnational spaces woven from networks and individual strategies;
  • Greeks living outside Greece, their migration trajectories, educational practices for their children, their adaptation strategies in the host country; taking into account recent mobilities;
  • return policies and state discourses on Greeks abroad;
  • Greece – diaspora as well as migrant networks in Greece: economic, scientific, cultural and religious;
  • terms, concepts, classifications, approaches: through the Greek case, raising new epistemological and methodological challenges in research on the representations and discourse of migration.

The Congress encourages interdisciplinary approaches and invites established and young researchers from different disciplines (literature, linguistics, history, anthropology, political science, sociology, educational sciences, literary analysis, cultural studies, etc.) to propose a paper.

 

Submission of proposals

Proposals for papers, in French, Greek or English, must be sent by e-mail to mzerva[at]unistra.fr and jacoberg[at]unistra.frbefore 15 December 2019. They will include the title, an abstract (500 words maximum), five keywords, a brief bio-bibliographic record and the authors' contact information. Abstracts will be reviewed anonymously by the Scientific Committee. Authors will be informed of the selection of proposals by email in mid-March 2020.

 

Languages of the conference

French, English, Greek

 

Contact

mzerva[at]unistra.fr and jacoberg[at]unistra.fr

 

Location

MISHA, Strasbourg, France

 

Organizing Committee

  • Irini Tsamadou-Jacoberger
  • Maria Zerva

 

Scientific Committee

  • Panagiota Anagnostou (French School of Athens) 
  • Méropi Anastasiadou (INALCO) 
  • Georges Androulakis (University of Thessaly)
  • Argiris Archakis (University of Patras)
  • Constantin Bobas (University of Lille)
  • Aspasia Chatzidaki (University of Crete)
  • Christine Hélot (University of Strasbourg)
  • Smaïn Laacher (University of Strasbourg)
  • Vally Lytra  (Goldsmiths University)
  • Pierre Sintès (University of Aix-Marseille)
  • Lida Stergiou (University of Ioannina)
  • Irini Tsamadou-Jacoberger (University of Strasbourg)
  • Sophie Vassilaki (INALCO)
  • Maria Zerva (University of Strasbourg)